L’angoisse du vide

vertige tourni

Tu me rencontres lorsque tu ne sais pas quoi choisir car il y a trop de pression en toi : le temps presse – vite ! -, d’autres attendent, le train va partir, le regard des autres t’oppresse… D’un coup c’est tout vide, plus rien ne répond en toi. Déconnection de ton système général.
Tu me rencontres lorsque tu es entre deux choses, que tu fais le grand écart. Tu ne peux pas concilier les deux. Tu dois faire un choix qui te parait impossible. Tu ne peux pas abandonner l’un ou l’autre. C’est la torture. Le refus de faire un choix. Et pourtant tu le dois.
Tu me rencontres lorsque tu es très occupé, et puis là soudain tu as du temps devant toi. Tu en as si peu d’habitude que tu connais son immense valeur. Sa valeur est si grande, qu’il faut que tu l’utilises à bon escient. Une nouvelle fois, la pression monte : « Tu ne dois pas perdre ce temps. Tu dois l’utiliser de la meilleure manière qui soi ». La panique arrive. Le vide. La multitude des possibles. L’obligation de choisir la meilleure option, le mieux, pour ne pas regretter ensuite.

C’est aussi le moment où tout s’emballe en toi et que tu perds tes moyens. Tu ne sais plus. Tu ne sais plus rien. C’est la tempête en toi, le déluge. La toupie infernale se met en route. La chaleur peut envahir tout ton corps.

Le doute peut t’envahir. Ta cathédrale de certitudes s’effondrer. Tu vient de perdre les croyances sur lesquelles tu t’appuyais pour avancer. Et là, plus rien. Tout est flou et incertain.

Parfois, le seul moyen que tu as trouvé pour survivre est de te figer, de tout bloquer. De devenir un robot aux habitudes figées et programmées pour ne pas revivre cela.

La tentation est grande de se remplir le ventre jusqu’à se sentir plein, de fumer pour remplir ses poumons et tenter de respirer, d’acheter pour remplir ses placards, ses pièces afin de ne plus (a)voir un seul espace vide, de n’être en contact qu’avec du plein. Tentation de dissimuler ce qui fait peur : le vide. Le néant. L’infini.

Le vide, c’est aussi quand rien ne vient en toi. C’est quand tu es perdu à l’intérieur de toi, que tu ne sais plus où aller. Quelle direction prendre ? Il y a tellement de possibilités, de stratégies. Les choix sont si larges que tu te rassoies sans avoir pu avancer et mettre un pied devant l’autre. Tu n’as pas pu faire le ‘plus petit pas possible’, ce pas qui t’aurait permis de sortir de cette paralysie et qui t’aurait permis de faire un pas vers quelque chose, de rester dans le mouvement.

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Photo by Caleb Jones on Unsplash

Le vide est parfois si grand qu’il devient impossible à le regarder tellement il est vertigineux. Le sens de la vie. Cette fameuse question : à quoi ça sert de vivre ? Qu’est-ce que je fais sur Terre ? Si vaste. Si irrésolvable. Cette absurdité. Ce non sens.

Vient ensuite le sujet ultime : la mort. La conscience que ta vie sur Terre a une fin. « Je suis fini-e et ne sais pas quand cela va arriver. Que va-t-il m’arriver ? » Panique. Angoisse. Tétanie. Rejet. Rejet de faire face à cette question existentielle qui prend aux tripes. Tentative de légèreté pour dédramatiser.

Et puis te retrouver face à ta solitude. Prendre conscience que tu es seul-e. Définitivement seul-e. Seul-e dans ce corps, à prendre tes décisions, à être responsable de ta vie.

Même si tu fais tout pour t’agiter, t’occuper le plus possible, pour ne pas penser, pour ne pas regarder ces vérités en face, ces sujets agissent en toi. Ne pas laisser de vide dans ta vie pour ne pas avoir le temps d’être confronté à ça. Ca peut être une stratégie. Mais il y a toujours un moment où ce sujet remonte à la surface : la maladie, la mort d’un proche…

Moins tu le confontes consciemment, plus son retour inéluctable est violent.

Tu peux aussi regarder ces questions, et te mettre à chercher. Chercher et parfois trouver. Mais ce que tu as trouvé ne te satisfait pas entièrement alors tu recherches encore. Encore et toujours. La dépression sonne à la porte. La morosité peut faire surface.

Alors comment faire avec notre condition humaine ?

Comment vivre avec ce vide, cette solitude, cette finitude ?

Chacun a ses outils. En voici quelques uns que j’utilise.

  • M’arrêter. Revenir à moi. Prendre un moment seul-e ou en présence d’une personne de confiance et qui accueille avec moi ce que je vis.
    Me connecter à moi, à ces émotions qui montent et se manifestent.
  • Respirer profondément. Reprendre mon souffle, surtout quand l’asphyxie s’est emparée de moi.
  • Me reconnecter à cette vie qui est en moi. Revenir à mon corps. Marcher. Me toucher. Revenir à ce qui est réel, palpable. Prendre une douche.
  • cycle de vie couleur feuilles en rondSe souvenir que tout est impermanent. (La tradition bouddhiste est très orientée sur ce sujet.) Tout change, tout évolue. L’être humain est comme un arbre, comme une fleur. C’est une graine qui grandit, donne le meilleur d’elle-même, vit et retourne à la Terre. C’est ainsi. Tout est cyclique. Tout vient et va : Tout ce qui est matière est soumis à cette loi. Même les plus grandes civilisations humaines que l’on croit invincibles disparaissent. Même les étoiles meurent.

Nous faisons partie de ce grand Tout qui donne la vie et la reprend.

C’est ainsi. L’accepter est nécessaire.
Intégrer cette vérité au plus profond de ses cellules est nécessaire. Survoler seulement le sujet ne suffit pas.

  • Me connecter à mes désirs profonds, à ce que je souhaite de tout mon coeur.
    Apprendre à rester connecter à soi, à ses désirs, à ce qui est important à soi, à son instinct

 

Et vous, dans quelles situations sentez-vous l’angoisse du vide ?

 


Les renseignements contenus sur cette page sont fournis à titre d’information seulement. Ce sont des pistes d’introspection liées à mon expérience propre et à celles des personnes que j’accompagne. Consultez toujours un professionnel de la santé avant de prendre ou de cesser un médicament ou de prendre toute autre décision en cette matière. Conscience Joyeuse et sa rédactrice n’engagent leur responsabilité d’aucune façon en rendant disponible cette information sur ce site Internet.

Je vous recommande fortement de vous faire accompagner si vous souhaitez vous lancer dans cette aventure libératrice, pour vous aider à libérer les croyances et les interdits.


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2 commentaires sur « L’angoisse du vide »

  1. J’ai sentie du vide lorsque
    je n’avais plus de chez-moi, plus de travail, plus mon « réseau d’amis » à proximité, plus d’activités de loisirs hebdomadaires.
    J’ai trouvé à me ressourcer dans tout ce qui m’entourait : environnement proche et rencontres sociales hasardeuses. Avec mes 5 sens, j’en ais puisé des détails enrichissants.

    Face au vide, je me suis recentrée sur mes besoins intérieurs non explorés, où j’aimerais m’épanouir.

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