Le sujet du « bio » et de comment est produite notre alimentation est très vaste. Mon ambition n’est pas ici dans faire le tour mais de faire une synthèse et de vous encourager à aller plus loin. Maintenant, il existe une multitude d’informations. J’ai mis différentes sources afin que vous ayez des pistes d’exploration variées.
J’ai découpé la thématique en trois articles. Celui-ci est le deuxième article. Le premier est sur « Bio »/ « non bio », quelles différences ? et le troisième sur Le vrai « bio » est en danger.
Voici le lien pour une liste de films documentaires qui ont approfondi les problématiques et les réflexions et qui ont rencontré des personnes pour trouvez des solutions.
Vous trouverez une section Astuces pour les petits budgets en fin de l’article.
Le bio, c’est plus cher ?
Oui,
Cultiver de manière biologique demande plus de dépenses.
- « Le mode de production demande plus de temps (désherbage mécanique ou manuel, compostage, soins aux animaux…), de main-d’œuvre et d’espace (rotation des cultures, maintien des jachères, bien-être animal…) du fait des techniques de culture et d’élevage non intensives. Des procédés de transformation peu industriels voire artisanaux.
- Les rendements sont généralement moins élevés (carences et fragilité face aux parasites et aux maladies) que ceux des exploitations conventionnelles « boostées » par l’utilisation des fertilisants et des pesticides chimiques.
- Les coûts des contrôles et de la certification sont assumés par chaque opérateur de la filière, du producteur au distributeur.
- La représentation des exploitations biologiques dans le paysage agricole est encore minoritaire. Cette dispersion dans l’espace élève le prix de collecte et de livraison des produits.
- Cette agriculture est beaucoup moins subventionnée par les pouvoirs publics que l’agriculture conventionnelle.
Les économies dues à une moindre utilisation de produits chimiques ne compensent pas entièrement les dépenses supplémentaires induites par les pratiques spécifiques de la bio. Le coût de revient d’une ferme biologique est donc plus élevé. » Source Bio-Aude.
Remarque : « »Si les coûts de production sont plus élevés en bio, ceci n’explique qu’à peine la moitié du surcoût pour les consommateurs », dont « 46% provient en réalité des « sur-marges » réalisées sur le bio par les grandes surfaces« , indique l’UFC-Que Choisir dans un communiqué. » Source L’Express L’Expansion.
Et en même temps, non !
Certains aliments coûtent le même prix en bio et en non bio, comme certains fruits et légumes et les fruits secs, et également beaucoup de produits en vrac. Faites le test !

Pas besoin d’éplucher les fruits et légumes bio car leur peau n’est pas imbibée de traitements. Pour information, dans la filière conventionnelle, en 2011, les vergers de pommiers des principaux bassins de production ont reçu en moyenne 35 traitements phytosanitaires. Source du gouvernement français
Les aliments bio contiennent entre 19 et 69% d’antioxydants (vitamines C et E, polyphénols, caroténoïdes…) de plus que les conventionnels, car les plantes pour lutter contre les insectes en produisent plus. On en a donc plus pour notre argent ! Source de l’US National Library of Medicine
L’industrie conventionnelle ne paie pas de compensation par rapport aux dégâts qu’elle crée : pollution de la terre, de l’eau, de l’air, des animaux, et du corps des humains.
- L’agriculture intensive produit en monoculture. Voici quelques conséquences :
- Ces grandes étendues sont fragiles face aux attaques de nuisibles et de maladies. Cela demande un plus grand besoin de produits chimiques (qui sont répandus par avion pour les plus grandes parcelles !). La biomasse des insectes volants a diminué de 76 à 82 % en vingt-sept ans. Source : Le monde diplomatique.
- Cette monoculture à échelle industrielle favorise l’appauvrissement des sols en minéraux et en insectes, l’érosion des sols, donc des inondations car l’eau n’est plus absorbée par la terre tellement elle est compacte. C’est la « mort des sols ». « À cause de l’érosion, près d’un tiers des terres arables sont devenues improductives, et la plupart ont été abandonnées d’un point de vue agricole, ces quarante dernières années », explique David Pimentel, professeur à l’université Cornell aux États-Unis et spécialiste des sols. Source Bastamag.
Regardez ici la déclaration filmée du secrétaire britannique de l’environnement qui explique la situation désastreuse au Royaume-Uni.

- « Ces pollutions agricoles et leur traitement coûteraient entre 640 et 1 140 millions d’euros par an. « On sait que la prévention est moins chère que la réparation, dit Mme Patricia Blanc, directrice générale de l’agence de l’eau Seine-Normandie. Depuis une vingtaine d’années, les agences de l’eau ont donc commencé à financer des projets de changement des pratiques agricoles, parce qu’on a un vrai problème de pollution des eaux. » » dans un article du Monde.
L’agriculture biologique a, contrairement à l’agriculture conventionnelle, un impact positif sur l’ensemble des composantes de l’environnement : qualité des eaux, fertilité des sols, préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, absence de pollution de l’air… - Les dangers des pesticides de synthèse sur la santé ne sont plus à démontrer. Voici ici une liste de documentation scientifique mettant en cause leur rôle dans la création de certaines maladies. Un exemple frappant : « un enfant d’agriculteur a 4 fois plus de risque d’avoir une malformation génitale. » Ou encore : La maladie de Parkinson touche davantage les agriculteurs et les riverains des terrains agricoles que le reste de la population. Elle peut même être reconnue comme une maladie professionnelle des professions agricoles depuis 2012. Source Le Figaro.
Est-ce normal de supporter une agriculture qui met en danger la santé de ses agriculteurs et de ces riverains ? Pour moi, non.
Sans parler de l' »Effet cocktail » : plusieurs produits chimiques ingérés ensemble produisent plus d’effets que s’ils étaient pris séparément. L’INRA est en recherche sur le domaine et le confirme.

Il me semble bon de se rappeler qu’avant l’alimentation était une part importante des budgets des familles. Depuis 50 ans, la part du budget familial consacrée à l’alimentation est passée de 40% à 15%. Aujourd’hui beaucoup préfèrent mettre cet argent dans les loisirs, les nouvelles technologies… Chacun fait ses choix. Souvenons nous que ce que nous mangeons est le carburant que nous mettons dans notre corps pour qu’il se régénère et qu’il fonctionne. Manger n’est pas seulement pour avoir de l’énergie, pour le plaisir, ou pour se remplir… La qualité de ce qu’on mange est aussi très importante afin que notre corps reste en bonne santé. C’est de notre responsabilité que de prendre soin de lui et de le nourrir correctement. C’est lui qui nous permet de vivre cette expérience sur Terre. Et il me parait important de mettre le juste prix dans notre alimentation. Si on voit les dépenses alimentaires comme une corvée de choses à dépenser, cela peut nous pousser à essayer de dépenser le moins possible, sans penser à la qualité ni aux conséquences. Apprenons à redonner de la valeur à ce que nous mangeons !
PENSONS LONG TERME ET GLOBAL : C’est nous, en tant que contribuable qui payons le prix des effets pervers de l’agriculture conventionnelle : créer des programmes pour l’environnement, pour garder une certaine biodiversité, pour dépolluer l’eau, pour éviter l’érosion des sols, pour soigner les maladies issues de cela… De plus, produire bio permet de maintenir voire de générer des emplois, ce dont nous avons besoin en France !
Prendre ses responsabilités

En tant qu’êtres humains, nous sommes dépendants de la Terre et de comment elle peut nous approvisionner pour notre survie alimentaire (plantes, végétaux…), pour ses richesses du sous-sol (pétrole, gaz…), pour la construction (arbre, terre…) … alors que, elle, n’a pas besoin de nous pour survivre.
Tout est lié. C’est une illusion de croire que nous sommes séparés de la Terre et des autres.
Acheter « bio », n’est pas une mode – à suivre ou à ne pas suivre, c’est réellement une manière de produire différente qui a de véritables impacts. (Lire le 1er article pour connaître les différences entre le bio et le non bio et le 3e article pour connaître la différence entre les différents « bio » et lesquels sont préférables.)
A chacun de faire en son âme et conscience, de prendre ses responsabilités, de comprendre les vrais enjeux qui se cachent dessous et d’agir en conséquences.
Deux valeurs qui me sont chères sont la vision long terme et la vision globale, c’est-à-dire prendre en compte les conséquences globales et à long terme de mon action et de ne pas m’arrêter aux seuls arguments de facilité et d’économies à l’instant T – quand cela est possible.
A chacun de voir là où il met ses priorités. L’acte d’acheter est un acte politique. Si plus personne n’achetait de drogue, les cartels de drogue n’existeraient plus. Si nous n’achetons plus de la mal bouffe et de la nourriture industrielle, les entreprises qui les produisent perdraient de l’argent et ne les produiraient plus !!! Et plus de personnes redeviendraient paysans car la demande augmenterait.
C’est très important de se rendre compte que nous avons le POUVOIR DE CHOISIR ce que nous voulons sur les étalages.
Pour ceux qui ont un budget suffisant pour acheter en « bio », continuer d’acheter des produits non respectueux de l’environnement ni des conditions de vie des agriculteurs et travailleurs ni des animaux devient alors un consentement implicite à ce système de production mal-traitant. Il est vraiment très important de saisir que nous sommes responsables de tous nos actes et des conséquences que cela engendre. Nous ne pouvons plus nier, ni continuer à refuser de voir la vérité et à refuser de s’informer.
Faire face à la réalité est vital pour gagner en liberté, même si cela peut être difficile et perturbant pendant un temps. Cela est vrai pour l’alimentation et aussi pour comment est utilisé notre argent placé à la banque, comment sont fabriqué les habits, comment les informations sont délibérément choisies au Journal télévisé pour influencer la population à penser d’une certaine manière ou d’une autre…
Cela demande de changer, de s’adapter, de se remettre en question, de sortir de son confort, de changer ses habitudes et sa manière de voir, d’aller dans des nouveaux magasins, d’accepter les contraintes… Oui, ça prend du temps et de l’énergie de se renseigner et de retrouver ses repères. MERCI à toutes celles et ceux qui ont pris et vont prendre ce temps dans leur vie pour transformer leur manière de faire afin de faire leur part dans le désir de vivre dans un environnement sain et respectueux. 🙂
J’espère sincèrement que de plus en plus de personnes se rendront compte des conséquences environnementales, sanitaires et sociales néfastes de l’agriculture industrielle (conventionnelle et biologique) et de l’agro-industrie, à court et long terme, et qu’ils seront prêts au changement. > Pour avoir des pistes sur comment éviter le bio industriel, rendez-vous sur le 3e article de la série Le vrai « bio » est en danger.
Je ne suis personne pour juger. Je suis là pour appeler à la prise de responsabilité et à ce que chacun regarde la réalité en face et prenne ses décisions en pleine connaissance de cause et en pleine conscience.
Comme dans le conte du colibri, ce qui compte, c’est que chacun fasse sa part, selon ses moyens, selon ses possibilités, même si elles sont petites.

Astuces pour les petits budgets

A chaque budget et situation des solutions sont possibles. La transition peut aussi se faire petit à petit.
Avec un petit budget, on peut
- se concentrer surtout à acheter les produits en vrac, les légumes et fruits de saison, et les produits en promotion ou avec des dates courtes. Il y aura souvent peu ou une faible variation de prix entre le bio et le non bio.
- réduire sa consommation, par exemple, de viande pour en acheter de temps en temps en bio et compléter par des légumineuses bio le reste du temps.
- acheter en bio les aliments les plus traités en conventionnels : céleri, cerise, fraise, nectarine, pêche, poire, pomme, raisin, épinard, chou frisé, poivron, pomme de terre.
- observer si on jette souvent des choses périmées. Dans ce cas, être plus attentif à acheter ce dont on a réellement besoin permettra de faire des économies et donc de pouvoir mettre cet argent dans une alimentation plus onéreuse.
- faire un choix conscient de ne pas dépenser une somme d’argent pour un loisir / un meuble non vital pour pouvoir manger « bio » toute l’année. La sobriété heureuse, vous connaissez ? Pierre Rabhi en a fait un livre et des conférences. En voici une :
Aller + loin

Je vous recommande de regarder des films documentaires très bien documentés sur comment est produite notre alimentation afin de mieux vous rendre compte par vous-même. Il est difficile d’imaginer comment tout cela est produit sans avoir vu de ses propres yeux comment cela était fait. Vous pouvez trouver une liste de 18 films dans cet article.
Il est important pour moi de mentionner que je n’accuse et ne juge aucun agriculteur-trice , paysan-ne dans cet article. Je suis informée des réalités de leurs souffrances, de leur emprisonnement face aux emprunts qu’ils ont fait pour s’industrialiser et se moderniser, de la difficulté de cette vocation, et également de la force de la manipulation des entreprises qui poussent à produire de la sorte pour leurs intérêts privés sans mentionner et/ou en dissimulant les informations qui auraient pu faire dire « non »… Tout mon courage à eux !
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