La violence nait à partir du moment où
- je me sens moins bien que l’autre, je me donne moins de valeur qu’à un autre ou qu’aux autres en général, j’ai la croyance que je ne vaux pas autant qu’un autre ou que les autres, je n’ai pas autant de valeur humain que l’autre
- je suis dévalorisée, l’autre me montre que je suis moins bien que lui, l’autre veut me le faire croire/me le fait croire…
La violence nait à partir du moment où je me sens -tout ou en partie- déshumanisé-e, par mon regard sur moi ou par le regard que porte quelqu’un ou les autres sur moi.Pat Patfoort l’explique dans son livre d’une très grande clarté et puissance « Se défendre sans attaquer ». La suite des explications est tirée de ce livre. [qui a changé ma vie et ma vision des choses.]
Cette dévalorisation est possible car nous sommes différents. Nous avons différentes caractéristiques et différents points de vue.
Ces caractéristiques peuvent être liées
- au physique (couleur de yeux, couleur de peau, taille, morphologie, carrure…),
- à la culture (pays de naissance, lieu de vie, religion, langues…),
- aux goûts et centres d’intérêts
- aux compétences
- aux traits de caractères
- …
Les points de vue également peuvent diverger, sur ce qui est important, prioritaire en politique, dans les choix de société, dans l’éducation, pour prendre une décision…
Lorsqu’on juge ces différences, qu’on en trouve une mieux que l’autre, alors on en met une en « Majeur » et l’autre en « mineur » selon les termes de Pat Patfoort.
Pour celui ou celle qui est placé-e ou qui se place en mineur, il-elle peut ressentir de fortes émotions. Ses émotions sont plus ou moins intenses selon s’il-elle s’est senti-e placé-e très fortement ou moyennement en position mineur.
A ce moment là, une très grande énergie, l’énergie de survie, de conservation se manifeste. Car il est insupportable d’être placé en position mineur. Cette énergie arrive d’un coup. Elle nous habite brusquement.
A ce moment là, on est dérangé.
Les émotions arrivent au galop et peuvent nous envahir: immense colère, sentiment d’injustice, grande tristesse, envie de rébellion, envie de renverser le monde, des questions qui nous hantent toute la journée, une grande fatigue, être démoralisé-e, sentiment d’impuissance…
Toute notre énergie et notre concentration sont mobilisées pour gérer ce qui nous arrive.
Que faire de cette énergie puissante?
Est ce qu’elle est forcément destructrice ou je peux la canaliser et l’utiliser de manière juste?
On ne peut pas rester dans ce sentiment de dévalorisation. On est obligé pour s’en sortir, pour rester vivant de chercher à se sortir de cette position mineur, dégradante, dévalorisante, inhumaine…
Il y a différents moyens d’en sortir: des moyens qui alimentent le cercle infini de la violence et ceux qui cherchent l’équivalence.
Les prochains articles sur la gestion de conflit seront sur ces thèmes et questions.
Pistes proposées
- Est ce que j’ai déjà vécu le processus: Je me sens dévalorisé-e > une grande force vient à moi > Je ne sais pas quoi en faire // ou bien j’ai agit d’un coup sans réfléchir pour me défendre et rétablir la situation ?
- A quels moments je me sens mis-e en mineur?
- A côté de qui je me sens mis-e en mineur?
- Qui j’admire et met en majeur?
Une fois que vous avez identifié ces moments et/ou ces personnes, prenez conscience de ce que vous ressentez la prochaine fois que ça vous arrivera. Comprenez ce qui vous arrive. Mettez des mots sur ce que vous vivez.
Et ressentez pleinement l’énergie, la force qui arrive en vous. Est ce que vous
- enfouissez au fond de vous cette énergie et vous oubliez ce que vous venez de vivre?
- la gardez en vous, et ça vous crée une boule (à la gorge, à l’estomac…) ?
- la libérez par un quelconque moyen?
La prise de conscience est le premier pas pour savoir si on est d’accord ou pas de continuer à faire comme on fait d’habitude.